Un escargot à Manhattan

Rest in peace, Satoshi Kon

Aujourd’hui, cela fait un an que Satoshi Kon nous a quittés.

C’est l’histoire d’un homme, fan entre autres de Terry Gilliam, le réalisateur de Brazil, et de Yasutaka Tsutsui, l’auteur des romans La Traversée du temps et Paprika.

En 1997, il réalise son premier film d’animation, Perfect Blue, faisant intervenir une japanese idol (vous savez, ces jeunes filles de 16 ans qui souvent chantent de la J-pop) quittant son groupe pour entamer une carrière d’actrice. Cela ne plaît pas à tous ses fans, et imaginez le stress de la pauvre petite, quand elle reçoit des lettres de menace de la part de stalkers. Darren Aronofsky a repris une des scènes de ce film dans Requiem for a Dream :
(Source : Badass Digest.)
Le film a de nombreuses ressemblances avec Black Swan, ne serait-ce que sur le plan de la réalité subjective, mais Aronofsky a soutenu qu’il ne s’agissait pas d’une influence.

Après ce film, Satoshi Kon veut adapter Paprika. Mais le budget ne le lui permettant pas, il accepte de réaliser un autre film faisant intervenir la réalité subjective, sur demande d’un producteur de son précédent film. C’est ainsi que Millennium Actress voit le jour, en 2002. Ce sera son plus grand succès.

En 2003, il réalise Tokyo Godfathers, techniquement encore meilleur que les précédents.

En 2006, c’est Yasutaka Tsutsui lui-même, séduit par Millennium Actress, qui lui propose de faire une adaptation cinématographique de Paprika (les deux géants donneront même leurs voix aux personnages des barmen, qui leur ressemblent physiquement). Imaginez une machine permettant de s’infiltrer dans les rêves. Vous imaginez les possibilités en psychothérapie ? Imaginez maintenant qu’on la vole. Vous imaginez le bordel ? On retiendra également Paprika pour sa musique, composée par Susumu Hirasawa, qui séduit particulièrement Yasutaka Tsutsui. Le film retient l’attention de Christopher Nolan, qui s’en inspirera pour le personnage d’Ariadne, dans Inception.

En voici l’opening :

Alors qu’il travaille sur son 5ᵉ film, Dreaming Machine, on diagnostique à Satoshi Kon un cancer du pancréas en phase terminale. Il décide de ne pas divulguer la nouvelle et se prépare à partir. Madhouse était censée terminer la production du film, mais pour des raisons financières, ils ont dû l’interrompre, pour une durée indéterminée.