Bon je voulais un peu compenser le ton de mon post précédent avec un post encore une fois trop gros pour moi. Du coup je vais le découper en trois parties afin de dormir un peu entre chaque.
Je me suis posé quelques questions innocentes :
- est-ce que les geisha sont l’équivalent d’antan des japanese idols ?
- est-ce que le jeu vidéo d’aujourd’hui est l’équivalent de l’opéra d’antan ?
- est-ce que les chercheurs sont les influenceurs d’antan ?
Jeux vidéo vs. opéra
Dans la classification des arts, on avait Hegel au XIXe siècle qui voulait aller de l’art le moins expressif mais le plus matériel à l’art le plus expressif mais le moins matériel :
- l’architecture
- la sculpture
- la peinture (qui s’est généralisée aux arts visuels : dessin, photo, graphisme, gravure, web design, etc.)
- la musique
- la littérature, la poésie, etc. tout ce qui se rattache à l’écriture
Il avait pris soin d’exclure (pourquoi ?) la danse notamment. Mais aujourd’hui on en est à :
- les arts de la scène : danse, théâtre, etc.
- le cinéma
- “les arts médiatiques” (notamment radio et télévision) qui incluent un composant technologique
- la bande dessinée
- les jeux vidéo, l’art numérique, le multimédia
Apparemment il y a consensus jusqu’au 7e art (1 et 2 : la saillie, 3 : la ligne et la couleur, 4 : la mélodie, 5 : l’écriture et prononciation, 6 : le mouvement, 7 : la lumière). Après, c’est un peu le bordel. Même la page Wikipédia sur art médiatique est synonyme avec art numérique. Je suppose qu’art médiatique fait référence aux ondes et à la diffusion des émissions, tandis que numérique fait référence à la diversité des formats (et surtout, à la programmation informatique !). Je suppose qu’il faut aussi distinguer cinéma en prises de vues réelles et cinéma d’animation (pour lequel Walt Disney, Isao Takahata et Hayao Miyazaki ont dû inventer tout plein de choses, de procédés, d’organisation pour passer la production à l’échelle).
L’opéra date du XVIIe siècle (1607 Orfeo de Monteverdi, après l’essor de l’imprimerie musicale en 1501).
L’opéra proprement dit émane d’un groupe de musiciens et d’intellectuels humanistes florentins qui s’étaient donnés le nom de Camerata (« salon » en florentin). La Camerata, appelée aussi Camerata fiorentina ou encore Camerata de’ Bardi, du nom de son principal mécène, s’était fixé deux objectifs principaux : faire revivre le style musical du théâtre grec antique et s’opposer au style contrapuntique de la musique de la Renaissance. En particulier, ils souhaitaient que les compositeurs s’attachent à ce que la musique reflète, simplement et mot pour mot, la signification des textes, les mette en valeur et non les rende incompréhensibles par la complexité des architectures sonores de son accompagnement. La Camerata pensait reprendre en cela les caractéristiques de la musique grecque antique.
L’industrie du jeu vidéo rapporte plus que celle du cinéma, depuis 1997.
J’ai suivi les Game Awards où Expédition 33 a été sacré, il y avait 1 million de spectateurs en live ! J’ai fini les 5 heures de cinématiques, c’est vraiment une des plus merveilleuses histoires qui soient, merveilleusement racontée, par une dream team internationale et pas seulement montpelliéraine. C’est cela qui m’a inspiré ce post.
Le fait qu’il y ait un prix décerné best performer repose la question de qui est vraiment l’acteur : celui qui est en motion capture, ou celui qui donne sa voix ? Certains souhaitent promouvoir le fait qu’on prime un meilleur personnage, plutôt qu’un best performer.
Je vous conseille chaudement la lecture de la page Wikipédia sur l’art numérique. Elle fait notamment référence au fait que :
Les arts numériques utilisent les technologies et logiciels de leur temps, et le renouvellement incessant des produits ainsi que l’obsolescence programmée des matériels peuvent rendre difficile, voire impossible la maintenance des œuvres.
J’ai donc une petite pensée pour tout ceux qui ont créé des œuvres en Flash. On dirait que archive.org essaie d’émuler du Flash sur certaines vieilles pages.
Et la page Code créatif m’a inspiré le prompt suivant :
Prompt: Fais un graphe graphviz à partir de personnes qui ont joué un rôle clé dans le développement de l'art numérique ; n'hésite pas à le compléter en ajoutant d'autres personnes :
1969 logo Seymour Papert
MIT Maeda
john maeda (1966-) et ses étudiants
2001 processing 2001 Casey Reas / Ben Fry => P5js

- L’ancêtre (LOGO) : Seymour Papert a introduit l’idée que le code n’est pas seulement pour les mathématiciens, mais un outil d’apprentissage et d’expression (la “tortue” LOGO).
- Le passage au Design : John Maeda a formalisé cela pour les artistes avec Design By Numbers, transformant le code en matériau plastique.
- La démocratisation (Processing) : Ses étudiants, Casey Reas et Ben Fry, ont créé Processing, qui est devenu le standard mondial pour l’enseignement du code aux artistes.
- L’ère moderne (p5.js) : Lauren McCarthy a ensuite porté cette philosophie sur le web avec p5.js, rendant l’art numérique accessible directement dans le navigateur sans installation logicielle.
J’aime bien ce que l’article Grégory Chatonsky écrit (écrivait ?). Notamment sur Stiegler.