Un escargot à Manhattan

Maiko, geisha et japanese idols

Bon je voulais un peu compenser le ton de mon post précédent avec un post encore une fois trop gros pour moi. Du coup je vais le découper en trois parties afin de dormir un peu entre chaque.

Je me suis posé quelques questions innocentes :

  • est-ce que les geisha sont l’équivalent d’antan des japanese idols ?
  • est-ce que le jeu vidéo d’aujourd’hui est l’équivalent de l’opéra d’antan ?
  • est-ce que les chercheurs sont les influenceurs d’antan ?

Geisha vs. idols

Dans le cadre d’une conférence, j’ai eu l’occasion rare d’assister à un concert de shamisen avec une danse de maiko et geisha. Pour rappel, les geisha sont des artistes qui consacrent leur vie à la pratique artistique (chant, danse, shamisen). Les maiko sont des apprenties geisha. Il y en avait 80000 avant la seconde guerre mondiale avant mais maintenant plutôt de l’ordre de 300 à Kyoto (70 maiko, 200 geisha en 2006).

J’ai lu que les apprenties rejoignent les maisons dès 15 ans pour apprendre l’art pendant cinq ans, avec peu de contact avec le monde extérieur (pas de smartphone). Elles se lèvent à 8 h 30 ou 9 h 30 pour aller en formation la journée, puis le travail commence de 18 h à minuit. Le temps de rentrer etc. elles se couchent entre 2 et 3 h du matin ! Elles ont 2 jours de congés par mois et voient leur famille 2 à 3 fois par an.

Je lisais : “[La maiko] pourra même quitter la maison une fois qu’elle aura remboursé les frais avancés par l’okaasan” et je me suis dit : ah oui c’est comme pour les normaliens, avec leur engagement décennal.

Je me suis dit que c’était marrant que les geisha et japanese idols coexistent, car ce sont des analogues à des périodes bien différentes (période d’Edo il y a 300 ans), avec beaucoup de similarités.

Saviez-vous qu’il est interdit de prendre en photo certains quartiers traditionnels de Kyoto à Gion suite au harcèlement de geishas en 2019 (des touristes qui tiraient sur leurs kimonos, les poursuivaient avec leurs appareils photos, arrachaient leurs ornements de cheveux, ou même les frappaient avec leurs mégots de cigarettes) ?

Évidemment c’est en écrivant ce post que (via la page Wikipédia en anglais de maiko) je suis tombé sur la lanceuse d’alerte Kiyoshi Kinozawa, ex maiko, qui a dénoncé (en particulier aux Nations Unies) les dérives de ce système un peu comme Oshi no Ko dénonce les dérives du showbiz des japanese idols :