Un escargot à Manhattan

Yasuhiro Yoshiura

日本人をようこそ!2014年02月18日に、吉浦康裕はパリで「パテマ」を示した。以下に吉浦さんの映画についての私の個人的な意見です。

Le mardi 18 février 2014, Yasuhiro Yoshiura était présent à Paris pour une avant-première de son film Sakasama no Patema.

Le jeune réalisateur-scénariste(-monteur-animateur) Yasuhiro Yoshiura n’a pas son pareil pour créer des univers de science-fiction à partir de concepts très simples (un antagonisme entre le monde réel et un monde inversé, ou encore des androïdes voulant vivre paisiblement avec les humains) à partir desquels il exprime un message de tolérance dans une atmosphère unique, avec un peu d’humour et beaucoup de poésie. En découlent trois perles que je vais détailler ci-après.

Sakasama no Patema (Patema et le monde inversé)

Le pitch est simple : « Boy meets inverted girl. »1 Ce n’est pas sans rappeler l’échec Upside Down, mais aucun des deux films ne s’inspire de l’autre, les deux étant sortis pratiquement en même temps. Le monde dans lequel vit le garçon est si totalitaire que ça pourrait paraître exagéré, mais à part ça l’intrigue quant à l’antagonisme des deux mondes est soigneusement ficelée. Et esthétiquement, c’est superbe.

Ce film, annoncé depuis décembre 2011, est finalement sorti le 9 novembre 2013 au Japon et sortira le 12 mars 20142 en France. Il a été présenté au Festival d’Annecy les 13 et 14 juin et a reçu le prix du jury et le prix du public au festival Scotland Loves Animation en mai 2013.

En voici la bande-annonce, dont le thème principal est interprété par une chanteuse française, Estelle Micheau (ça ressemble beaucoup à Bratja, de la même compositrice).

J’ai demandé à l’auteur ce qu’il pensait de Satoshi Kon et Yasutaka Tsutsui, il m’a répondu qu’il s’agissait de ses écrivains préférés. Le personnage de Lagos dans Patema rend d’ailleurs hommage à un roman de Yasutaka Tsutsui : Lagos on a Journey (旅のラゴス).

Eve no Jikan (Time of Eve)

Dans un monde où les humains cohabitent avec des androïdes domestiques (indistinguables des humains à part une auréole au-dessus de leur tête), un garçon (Rikuo) se rend compte en consultant les logs de son androïde (Sammy) qu’elle s’est déplacée de sa propre initiative à un endroit inconnu. Il décide alors de s’y rendre et découvre un café atypique (« Time of Eve ») régi par une unique loi : « Il est interdit de faire de la discrimination entre androïdes et humains », agrémentée de la particularité que les auréoles de tous les androïdes s’y trouvant sont désactivées. Ce concept de lieu où une poignée d’androïdes peuvent se ressourcer après le travail et se raconter leur vie de tous les jours, ou interagir avec des humains sans être considérés comme des objets est élégante ; ça m’a fait penser aux chatrooms où quiconque peut se rendre incognito et plus généralement aux réseaux virtuels au sein desquels seule la réputation endogène est considérée.

Là encore, non seulement les effets visuels sont magnifiques, mais ce film est une véritable bouffée d’air. Je ne sais pas si beaucoup de gens ont fait du slice of life en science-fiction, mais c’est très agréable et la simplicité de l’histoire participe à rendre cet anime accessible à tout âge, y compris à des non initiés.

À l’origine, il s’agissait d’un anime destiné à une diffusion sur Internet. Les 6 épisodes sont d’ailleurs toujours consultables librement sur Crunchyroll.

Pale Cocoon

Il faut que je revoie ce moyen métrage pour pouvoir en parler. L’ambiance m’avait fait penser au début de L’Armée des douze singes et visiblement, ce blogueur a eu la même impression !

… Sinon, je pensais que c’étaient les parents de Yasuhiro Yoshiura qui lui avaient attribué une anagramme en guise de prénom mais en fait, pas vraiment :

  1. « Oui, mais si on danse ? » 

  2. Qui est entre autres le jour d’ouverture des écrits de l’agrég’, mais je ne pense pas que ce soit directement lié.