Un escargot à Manhattan

La Vie d'Adèle

Vous faites comment pour aller de Porte d’Italie (Prologin) à Paris-Gare de Lyon, vous ? Moi, je fais M7 → Place d’Italie, M6 → Bercy, M14 → Gare de Lyon.

Du coup, pour aller au MK2 Bibliothèque, je comptais faire M7 → Place d’Italie, M6 → Bercy, M14 → Bibliothèque François-Mitterrand. Mais c’était idiot.

La séance était à 21 h, le film sort le 9 octobre.

20 h 46. Le prochain M7 est dans 9 minutes. Je laisse tomber, de toute façon je n’ai pas de place.
20 h 48. Je décide d’y aller en courant.
20 h 53. Tolbiac.
21 h 04. Avenue de France.
21 h 05. MK2 Bibliothèque. 50 personnes font la queue, un festivalier dit qu’il reste 12 places.
21 h 06. Il y a deux jeunes derrière moi (par commodité, nous les appellerons Pif et Hercule), Pif essaie de gruger à une deuxième caisse, qui lui dit gentiment qu’il faut qu’il fasse la queue comme tout le monde.
21 h 11. En fait, il reste 53 places. WOW.
21 h 12. Je prends 2 places avec ma carte UGC Illimité pour 2. J’en offre une à Hercule.
21 h 13. Hercule ne me suit pas. Je lui fais signe, il me fait comprendre que Pif n’a pas eu de place.
21 h 14. Moi. — Qui veut une place pour La Vie d’Adèle ?
Un billetier. — La fille en blanc, là-bas !
Moi. — Hé, vous voulez une place pour La Vie d’Adèle ? (Je vois son copain.) mais je n’en ai qu’une.
The Girl in White. — Ah non mais on fait tout à deux !
21 h 15. Un gars intéressé se manifeste.
21 h 17. Le film a commencé, on est une vingtaine debout dans la salle éteinte.
21 h 19. Ah non, je suis assis en fait.
00 h 06. Le film s’achève, sans générique de fin (il fait 2 h 59) et le copyright final sort de l’écran.
00 h 07. Jill-Jênn (à ma voisine). — Ah oui, je me rappelle qu’ils étaient tellement à l’arrache qu’il n’y avait pas de générique de fin, mais quand même, ça fait bizarre !
Ma voisine. — Oui, j’avais lu ça aussi. J’ai bien aimé le côté éducation1, ça m’a rappelé quand je voulais devenir institutrice, c’était exactement ça. Si vous avez aimé ce film, vous aimerez sûrement un autre film de Kechiche.
La Graine et le Mulet ?
— Non, L’Esquive.
— Ah, ça tombe bien, j’adore Sara Forestier !
00 h 08. Je regarde vite fait dans la salle s’il y a des gens que je connais ; personne. Je me retourne.
00 h 08 et 1 seconde. On me tape dans le dos :
Léa. — Salut !
Jill-Jênn. — Ah ben, forcément !
— Ben ouais, forcément.
— *se rend compte de l’ambiguïté2* Non, je voulais dire, forcément, je vais te rencontrer ici3 !
— Ouais ouais, j’ai très bien compris.

… Ah euh, sinon, le film était cool.

Moralité : si un dimanche soir tu n’as pas de place pour une avant-première de Palme d’Or à 2,6 km de là 14 minutes plus tard, essaie quand même, si jamais ça marche, tu pourras le tweeter et peut-être même que @Linka_fk t’ajoutera à ses favoris.

  1. L’héroïne veut être institutrice. 

  2. Rappelons-le, le film raconte une histoire d’amour entre deux filles. 

  3. Elle est cinéphile.